En cas d’attaque par un virus ou une bactérie, notre corps réagit et se défend : notre système immunitaire reconnaît l’agresseur en tant que substance étrangère et néfaste et déclenche une réaction de défense, qui a pour but de détruire cet ennemi.
L’allergie est une réaction excessive du système immunitaire à une substance habituellement inoffensive (poussières, grains de pollen, cosmétique, aliment, …) et qu’il identifie comme « dangereuse ». Il crée, alors, des « anticorps » spécifiques à cette substance (les anticorps sont des cellules de défense) et notre corps devient « sensibilisé ». La substance contre laquelle notre corps est sensibilisé s’appelle un allergène.
Tout nouveau contact avec l’allergène va déclencher une réaction allergique avec libération de substances inflammatoires telles que l’histamine, entraînant rougeur, gonflement (œdème) et démangeaisons.
La réaction allergique peut survenir au niveau cutané, digestif, respiratoire ou oculaire. Au niveau oculaire, la conjonctive contient de nombreuses cellules immunitaires (appelées mastocytes), qui vont réagir à l’agression et induire une conjonctivite allergique, voire une kératoconjonctivite allergique (atteinte de la conjonctive et de la cornée). Les paupières peuvent également présenter des manifestations allergiques, telles que l’eczéma.
Classiquement, les ophtalmologistes distinguent 5 types de conjonctivites ou de kératoconjonctivites allergiques. Les plus fréquentes sont les conjonctivites allergiques saisonnières et les conjonctivites allergiques perannuelles.
Les symptômes des conjonctivites allergiques saisonnières et perannuelles
Les symptômes sont plus ou moins importants, car fonction de la sévérité de la réaction allergique oculaire. Les deux yeux sont atteints :
- rougeur : le blanc de l’œil apparaît rouge ;
- démangeaisons : ça gratte !
- larmoiement : l’œil pleure afin d’essayer d’éliminer les allergènes ;
- photophobie : difficultés à supporter la lumière ;
- œdème palpébral : gonflement des paupières, pouvant gêner leur ouverture ;
- chémosis : eau sous la conjonctive.
La conjonctivite allergique saisonnière
Elle est déclenchée par les pollens et revient chaque année à la même période, c’est-à-dire à la saison pollinique qui s’étend de janvier à septembre-octobre, selon les régions de France et les espèces végétales. Elle est souvent associée à un rhume (ou rhinite) : c’est le « rhume des foins », avec le nez qui coule et les yeux rouges et larmoyants. Elle peut aussi survenir de façon isolée.
La conjonctivite allergique perannuelle
Elle est déclenchée par les acariens (petits animaux qui vivent dans les matelas, la moquette, les tapis, la poussière et qui se nourrissent de nos poils, ongles, cheveux et cellules mortes), par les poils des animaux domestiques, ou par les spores des moisissures (présentes dans les pièces chaudes et humides, comme les salles de bains, les cuisines, mais aussi sur la terre des plantes d’appartement). Les symptômes sont identiques à ceux de la conjonctivite allergique saisonnière, mais, en principe, moins marqués. En outre, ils persistent tout au long de l’année.